DR. SIMONE HUNZIKER, Présidente Fondatrice

Un chemin vers l’Ayurvéda

Quiconque l'a rencontrée et écoutée vous le dira: Simone Hunziker possède tous les traits des visionnaires et des pionniers. Des visionnaires elle intègre la clairvoyance de l'analyse à la créativité de la synthèse, grâce auxquelles elle imagine puis construit les ponts interpersonnels, multiculturels et transdisciplinaires qui supportent sa vision en faveur d'une renaissance et d'une globalisation de la médecine ayurvédique. Des pionniers elle démontre à la fois la candeur et l'opiniâtreté, l'originalité et le courage, la résilience et l'abnégation.



Simone Hunziker est née en 1963 en Suisse alémanique, ou elle grandit entre les mondes divergents de son père – dès son jeune âge chef du Département de la santé publique en Argovie, bientôt propulsé à des responsabilités nationales puis à la tête du principal parti helvétique de droite – et de sa mère, adepte inconditionnelle des médecines naturelles, du jardinage biodynamique et d'une éducation antiautoritaire. Simone partage la passion de la musique avec son père, pianiste amateur de jazz et rêve de devenir chanteuse et comédienne, mais pas avant d’obtenir sa maturité à l’Ecole Supérieur de Commerce de Neuchâtel. Dès lors, la Suisse romande devient sa terre d’élection où, plongée dans la communauté iranienne, elle est initiée à la culture persane, son premier pont vers l’Orient.

Toutefois, au moment de se lancer dans une formation d’artiste, elle traverse une crise décisive. Un profond appel de l’âme la pousse inéluctablement à faire le choix le plus improbable : troquer son rêve de vie alternative sur une scène ou dans un atelier d'artiste contre un hôpital : elle s'inscrit en Faculté de Médecine à Lausanne, où elle complète le cursus académique par une thèse de Doctorat en Gynécologie et Pédagogie médicale, qui lui vaut la reconnaissance d’un Prix de Faculté. Alors qu'on lui offre le privilège d’une formation académique, elle s'y refuse pourtant. Elle est fondamentalement acquise à la médecine naturelle.

Préoccupée par la santé, à une échelle globale et à long terme, Simone Hunziker sort des chemins battus. Tout en poursuivant une spécialisation en médecine générale, elle se forme en psychothérapie jungienne, homéopathie, naturopathie, médecine nutritionnelle et phytothérapie. Elle ouvre en 1996, au cœur de Lausanne, un cabinet qui devient un centre pluridisciplinaire, où collaborent des thérapeutes de diverses méthodes complémentaires. Son agenda déborde. Elle intrigue les médias, et la TSR (Temps présent) veut faire un reportage. Toutefois, à part le fait d’être atypique, non reconnue, Simone Hunziker perçoit que l'accumulation de disciplines ayant chacune leur langage spécifique est trop inhomogène, et que la somme des parties n'offre pas la valeur du tout, auquel elle aspire. Elle traverse l’épreuve du doute avant de découvrir en 2001 l’Ayurvéda, qui mobilise sa résilience. Persuadée par l'utilité de ce système médical plaçant la santé de l'Homme au centre d'un concept holistique nourri de connaissances à la fois spirituelles, philosophiques, sociologiques, psychologiques et environnementales, elle décide d’y dédier sa vie.

Elle se forme en Ayurvéda et dès 2004 elle dirige l'école professionnelle qu'elle a créée, et qui deviendra SAMA-Swiss Ayurvedic Medical Academy, dans le but d’assurer un enseignement de haute qualité. En 2014, au moment de lancer un programme de formation de médecine ayurvédique, déjà plus d'une centaine de thérapeutes y ont été formés. Dès 2005 Simone Hunziker s'engage dans la politique professionnelle, d’abord nationale, puis internationale, jusqu’au niveau du gouvernement indien. Ses actions portent des fruits. Elle obtient des percées décisives : 

En 2009, le gouvernement indien organise à New Delhi le premier Meeting réunissant les représentants internationaux de l’Ayurvéda ; un dialogue est établi, des directives sont émises, et l’OMS publie les guidelines pour les formations professionnelles en Ayurvéda. Sur son initiative, la première base globale de données informatisée sur la recherche scientifique en Ayurvéda voit le jour en 2011, et l’Ambassade suisse à New Delhi ouvre le dossier de l'Ayurvéda, auquel elle consacre officiellement une étude, tandis que se met en place un dialogue intergouvernemental indo-suisse en faveur de l’institutionnalisation de la médecine ayurvédique en Suisse. En tant que présidente de l’Association Suisse des praticiens en Médecine et Thérapie Ayurvédique (ASMTA), Simone Hunziker contribue entre 2009 et 2014 à la reconnaissance de l’Ayurvéda au sein des deux nouveaux métiers pour non-médecins en Suisse. Dès 2012, elle donne les premiers cours d’introduction sur l’Ayurvéda à des étudiants d’une faculté de médecine en Europe, et conçoit au sein de l’école SAMA, en collaboration avec ses partenaires indiens, un programme de formation de médecine ayurvédique pour étudiants internationaux selon les directives de l’OMS, de AYUSH1 (BAMS2) et de la réglementation suisse.

Depuis 2008, elle vit entre la Suisse et l'Inde où dès 2009 elle signe des Memorandum of Understanding (MoU) avec le gouvernement et avec des institutions ayurvédiques de renom. En 2012, elle crée la Fondation Indo-Suisse pour l'Ayurvéda. Tout en dirigeant les projets internationaux qu’elle a conçus, elle continue à pratiquer la médecine et à développer l’enseignement de l’Ayurvéda. Ses inlassables efforts pour promouvoir le modèle règlementaire suisse pour la globalisation de l’Ayurvéda aboutissent. En 2016 le gouvernement indien reconnait le modèle et Simone Hunziker reçoit le Prix Pandit Shive Sharma Oration and Award à la mythique Benares Hindu University (BHU) en 2017. Sur recommendation du gouvernement la Indian Association for the Study of Asian Medicine (IASTAM)  donne ce prix pour la première fois à une étrangère et à une femme. La même année elle devient membre fondateur de l’Organisation Faîtière Suisse pour l’Ayurvéda et en 2018 l’OMS la nomme experte pour l’Ayurvéda et co-rapporteur lors de l’historique premier Working Group Meeting d’experts internationaux pour la rédaction des directives de l’OMS pour la pratique clinique en Ayurvéda à Jaipur.


1Ministère des médecines traditionnelles de l'Inde
2Bachelor of Ayurvedic Medicine and Surgery